Ma vie d’entrepreneure en confinement #4
Aujourd’hui ce n’est Sophie qui prend la parole mais Léa à l’occasion d’un article invité ! Elle nous livre son ressenti sur cette période particulière (ndlr : propos recueillis avant l’allocution du 13 avril).
Quand Sophie m’a demandé d’écrire un article en rapport avec la crise sanitaire actuelle je me suis dit « oula c’est un peu le fouillis dans ma tête ça va pas être évident ! » Mais autant profiter du temps que ce confinement nous apporte pour sortir de sa zone de confort.
Je me présente rapidement : je suis Léa, consultante en recrutement et accompagnement à la recherche d’emploi, à mon compte depuis 1 an et demi. Concrètement, qu’est ce que je fais des mes journées ? Entre 2 cafés, je recrute principalement des profils commerciaux pour les entreprises et j’aide les demandeurs d’emplois (ou les personnes souhaitant changer de carrière) à trouver un nouveau job !
Dans les 2 cas, si j’arrive à mon objectif c’est très gratifiant d’aider quelqu’un à trouver un job qui lui plaira, de passer d’un manager incompétent ou tyrannique à un manager bienveillant qui le fera évoluer, mais surtout qui lui permettra de réaliser ses projets personnels.
Mais revenons à nos moutons !
Mes premières impressions à l'annonce du confinement le 16 mars
Mon activité a, comme beaucoup (trop !) d’autres, été pleinement impactée par la crise sanitaire. Du jour au lendemain, les sessions et les entretiens de recrutements ont été annulés !
A l’incertitude des entreprises, s’ajoute l’appréhension des candidats : vont-ils réellement être recrutés une fois la période de confinement achevée ? Les process dans lesquels ils sont déjà bien engagés vont-ils se poursuivre ? Leur période d’essai va-t-elle être validée ?
La première semaine a été particulièrement difficile à gérer niveau émotions. J’étais assez inquiète de par la situation, pour mes proches principalement mais aussi pour mon activité. Depuis 1 an et demi j’adore ce que je fais, j’ai réussi à trouver mon rythme avec mes clients et mon approche pour les candidats !
Petite parenthèse, Sophie vous dira que je suis posée et agréable avec les candidats et tant mieux, loin de moi l’idée et l’envie de passer pour la « méchante RH » qui colle à la peau de cette fonction.
Il a fallu rassurer les candidats et prendre la température des entreprises avec lesquelles je travaillais. Et là vient le moment des montagnes russes : certains s’en sortiront, d’autres clairement pas ! La différence entre les 2 est simple : la gestion. Ceux qui ont dirigé leur entreprise et leur business en bon père de famille comme on dit s’en sortiront car ils ont une bonne trésorerie (tu sais ceux qui ne se versent pas un dividende exorbitant et qui mettent de côté).
Et au milieu de tout ça qu’est-ce que je fais ?
Passée la phase de prosternation, vient celle de la réflexion et de l’action. J’ai mis de côté tout ce qui pouvait être source d’angoisse (tu sais les notifications incessantes de Slack, les alertes mails et certains discussions WhatsApp où tout le monde partage sa fake news…) et j’ai réfléchi à ce qui pourrait m’assurer un revenu régulier sur les prochains mois et tout ce que j’avais mis de côté pour mon business. Une fois tout remis à plat, une stratégie élaborée et les moyens nécessaires identifiés, je me suis remise à travailler plus sereinement.
Mon rythme a changé par rapport à d’habitude, j’ai culpabilisé pendant quelques jours de ne commencer à travailler qu’à 10h30 ou 11h mais je me suis vite rendue compte que j’étais plus productive sur le créneau 10h30 -16h alors qu’importe !
Bien sur il y a des jours avec et des jours sans ! Mais l’important est de s’écouter dans cette période assez particulière.
Et pour l’après alors ?
Je suis de nature plutôt optimiste et je pense qu’avec du travail et de la pugnacité, on arrive à obtenir de bons résultats. A ce jour, les recrutements engagés avant la crise ne sont pas annulés juste mis en stand-by. Les promesses d’embauches sont pour le moment maintenues mais on espère que le confinement ne durera pas trop longtemps après le mois de mai.
Côté candidats, ils sont plus disponibles et ouverts à de nouvelles opportunités. Le confinement permet à chacun de réfléchir à ce qu’il veut réellement pour l’avenir et de se poser les bonnes questions.
En ce qui concerne les prévisions d’embauches, les économistes sont plus alarmants alors j’espère que leurs projections seront plus pessimistes que ce qu’il se passera réellement.
Notre statut d’auto entrepreneur nous apporte une agilité que les grands groupes ou les SAS n’ont pas, et je pense que nous pourrons facilement rebondir après le confinement.
Bref, je fonde beaucoup d’espoir sur l’après. Nous aurons vécu une situation inédite qui nous aura permis de nous interroger sur notre impact sur l’environnement, sur notre avenir et celui que nous souhaitons offrir aux futures générations. De nouveaux modes de travail, de nouveaux métiers vont très vite voir le jour… des manières de consommer aussi. L’activité économique évolue en cycle, nous avons déjà vécu la crise de 2008 et avons réussi à la surmonter alors gardons espoir pour les mois à venir. La reprise passera, je pense, par l’innovation dans les domaines médicaux et environnementaux mais surtout par beaucoup de solidarité et de bienveillance.
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